



Former les personnes de premiers niveaux de qualification – Trajectoire atypique d’une entreprise associative – L’ALPES, 45 ans d’histoire.
Ce livre retrace la trajectoire de notre organisme né au milieu des années 70.
La première partie revient sur les 45 années de l’histoire de l’ALPES. Elle comporte également une présentation approfondie des deux crises majeures traversées par l’association.
La seconde partie, « de l’empirisme à l’ingénierie sociale et pédagogique », est consacrée à une présentation des pratiques pédagogiques et des méthodologies développées par les équipes de l’ALPES.
Enfin, une dernière partie, « l’ALPES aujourd’hui : quelles perspectives ? » présente les enjeux du maintien du projet associatif dans un contexte marqué par le chamboulement du système de formation continue.
>> Parution en librairie le 14 mai 2021 - 12 €
Extrait :

« La mise en place, en 1975-1976 de stages de préformation en faveur de jeunes enfants d’immigrés, incitée par Paul GRANET, s’inscrit dans le cadre de l’évolution de la politique d’immigration, au milieu des années 1970.
Elle s’inscrit également dans le contexte de la naissance du système de formation professionnelle continue français.
En effet, après les évènements de mai 1968, différents chantiers de négociations furent ouverts, dont celui de la formation professionnelle continue. Le 6ème point des Accords de Grenelle indiquait « le CNPF et les confédérations syndicales ont convenu d’étudier les moyens d’assurer, avec le concours de l’Etat, la formation et le perfectionnement professionnels. »Ces négociations débutèrent le 5 mai 1969, dans un climat très conflictuel. Mais elles aboutirent positivement et le 9 juillet 1970 un A.N.I. (Accord National Interprofessionnel) fut signé par le patronat (CNPF et CGPME) et par les 5 organisations syndicales (CGT, CFDT, CFE-CGC, FO, CFTC). C’est cet accord qui a fondé le système actuel de la formation professionnelle continue en France. Il comprend deux grands axes :
- la reconnaissance du droit à la formation pour tous les salariés (intégration dans le droit du travail) ;
- la reconnaissance de la légitimité des partenaires sociaux à régir le dispositif de formation continue et à en assurer le contrôle(dont : droit de consultation du Comité d’Entreprise dans l’élaboration du plan de formation de l’entreprise, élargissement des prérogatives des Commissions Paritaires Nationales de l’Emploi des branches professionnelles).
La Loi du 16 juillet 1971 « portant sur l’organisation de la formation professionnelle continue dans le cadre de l’éducation permanente », rédigée par Jacques DELORS sous le gouvernement de Jacques CHABAN-DELMAS, reprend le contenu de l’accord des partenaires sociaux et permet la mise en place effective du marché de la Formation Professionnelle Continue par l’instauration de la participation des employeurs à son financement sur la base d’un certain pourcentage de leur masse salariale.
Ce système a été conçu dans un contexte de plein emploi. Dans ses premières années d’existence, le marché de la formation professionnelle continue, en plein développement, s’adresse alors massivement aux salariés en place, notamment cadres et techniciens de grandes entreprises, en leur proposant des actions de développement personnel et de développement de leurs compétences professionnelles.
Mais il va très vite être impacté par la montée progressive du chômage et l’apparition de la crise de l’emploi.
En favorisant la création du centre de préformation, Gilbert BLARDONE répond alors à une opportunité et à son désir d’ouvrir l’accès à l’université à des populations du Tiers monde. Il n’a cependant pas conscience que ce centre sera la première entité d’un organisme de formation en devenir. Cet organisme de formation sera un des premiers organismes, contrairement à la majorité des organismes des années 1970, à s’être adressé clairement à des publics défavorisés. Et aujourd’hui, l’ALPES avec plus de quatre décennies d’existence est ainsi un témoin de l’histoire du système de Formation Professionnelle Continue français et de ses difficultés à répondre à ses ambitions de départ (le droit à la formation pour tous) en s’adressant véritablement à tous les publics, y-compris aux adultes peu formés. »