



Nouveau plan régional de lutte contre l'illettrisme Auvergne Rhône-Alpes
Découvrez un article en entretien autour du plan de prévention et de lutte contre l'illettrisme 2019-2022
Nouveau plan régional de prévention et de lutte contre l'illettrisme en Auvergne Rhône-Alpes
Le préfet, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes et le directeur de l'ANLCI ont signé en juillet dernier le nouveau plan de prévention et de lutte contre l'illettrisme 2019-2022, construit selon des méthodes innovantes de co-construction participative, avec également les personnes concernées et touchées par l'illettrisme. Pour en parler, nous avons demandé à la correspondante régionale ANLCI Anne Mességué et à la chargée de mission nationale ANLCI Armelle Delample de répondre à quelques questions.

Anne Mességué : Ce Plan régional de prévention et de lutte contre l’illettrisme est le 3ème en région Rhône-Alpes et le premier pour la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes.
Il comporte 4 grandes priorités, qui se déclinent sur les axes Prévention de l’illettrisme et Lutte contre l’illettrisme, à savoir :
- Sensibilisation/Professionnalisation des acteurs
- Accompagnement/mobilisation des personnes
- Formations/dispositifs
- Accès aux compétences Numériques de base.
L’ensemble des acteurs des services de l’État, du conseil régional et des Centres ressources illettrisme se sont mobilisés dans l’élaboration de ce Plan, mais également de nombreux acteurs de terrain sollicités lors de rencontres sur les territoires. Il croise également les politiques publiques nationales déclinées en région comme le Pacte régional (PIC), la Stratégie Pauvreté, le CPRDFOP et la Stratégie régionale pour l’emploi. L’objectif est qu’au travers de ses différentes politiques, les personnes en situation d’illettrisme soient bien prises en compte. Par exemple sur la question de l’adaptation des formations et dispositifs pour mieux répondre aux besoins des personnes, nous avons travaillé dans le cadre d’un accord-cadre régional avec Pôle emploi, qui a permis des échanges sur les cahiers des charges des formations du Pacte régional et la mise en place de sensibilisations en cours pour les conseillers pôle emploi.
La question de l’accès de tous aux usages du numérique est une nouveauté dans ce Plan, et nombre d’actions visent à développer les articulations entre la lutte contre l’illettrisme et la médiation numérique, en lien avec le HUB HINAURA. Cette priorité est particulièrement d’actualité, la crise ayant montré à quel point accéder à ses démarches en ligne était devenu une nécessité absolue.
Armelle Delample et Anne Mességué : Pouvez-vous nous parler de la méthode participative, de l’association des personnes concernées elles-mêmes, de ce que vous retenez de ce processus de co-construction ?
Ce type de méthode est intéressante dans la mesure où elle permet d’impliquer un grand nombre d’acteurs et de faire ainsi remonter les besoins et projets qui seraient à développer. C’est plus long et exigeant, mais au final, grâce notamment à des acteurs comme le Lab @rchipel positionné au SGAR et les Centres ressources illettrisme, nous avons pu associer près de 350 personnes aux différentes étapes de l’élaboration du Plan (rencontres sur les territoires, ateliers régionaux, avec les apprenants, avec le comité de pilotage régional, avec les CRI).
La nouveauté a été de mobiliser des apprenants, lors d’un atelier régional. Ils nous ont apporté leur expérience et leur vécu, en nous surprenant parfois, comme quand ils disent souhaiter qu’il y ait une case à cocher pour que leurs interlocuteurs dans des administrations qu’ils fréquentent régulièrement, sachent qu’ils sont en difficulté avec les compétences de base, plutôt que d’être obligés de l’exprimer à chaque fois, ce qui semble difficile en termes de législation sur la discrimination. Ils ont évoqué également la nécessité de travailler sur les modalités d’accueil dans les structures administratives et de formation. Un groupe de travail sur une charte d’accueil sera ainsi initié avec les organismes volontaires.
L’objectif va être de maintenir cette dimension participative sur la durée du Plan en essayant d’associer chaque fois que possible des acteurs de terrain et des personnes concernées, lors de bilan à mi-parcours ou de rencontres sur les territoires.
Armelle Delample : quelle complémentarité de ce plan avec les grandes orientations et stratégies nationales (plan pauvreté, inclusion numérique, PIC) ?
La prévention et la lutte contre l’illettrisme est une compétence transversale. Le plan est une bonne illustration de cette transversalité. Elle est rendue visible grâce à l’articulation de ses objectifs avec diverses politiques publiques nationales, mais également régionales et départementales, qui incluent les personnes en situation d’illettrisme dans les bénéficiaires visés.
Ce plan constitue un levier pour la réussite de ces politiques. Les pages 30 à 38 montrent en quoi chaque politique publique (Plan d’investissement dans les compétences-PIC, Pacte régional, Stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté, Plan numérique inclusif, Contrat de plan Etat-Région – CPER, Contrat de plan de développement des formation et de l’orientation professionnelle-CPRDFOP, mais aussi les Plan territoriaux d’insertion-PTI) s’adresse notamment aux personne en situation d’illettrisme et a donc un impact sur la prévention et la lutte contre l’illettrisme.
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