



Une conférence sur l’illettrisme au centre du service national à Brest - 26 février 2015 à Brest
Le 26 février dernier, sur invitation du centre du service national (CSN) de Brest, Fanny de la Haye, Maître de Conférence UBO/Professeure ESPE sur le site de St Brieuc, a présenté à l’ensemble du personnel les enjeux de la prévention de l’illettrisme, en présence de madame la Sous-Préfète de Châteaulin, Dominique Consille, Correspondante de l’ANLCI et chargée par le Préfet de Région de la préparation du Plan Régional de Lutte contre l’Illettrisme (PRLI).
Retour sur cette conférence qui s'est déroulée en deux temps. Mme de la Haye a fait comprendre ce que sont les difficultés de lecture par différents exercices. Elle a ensuite présenté les outils mis en place pour aider les élèves en difficultés.
1 . Lire c’est … accéder au texte et à son sens
Tous les appelés en Journée Défense et Citoyenneté sont soumis à un test de connaissance des acquis de langue française. A la suite de ce test, un profil de 1 à 5, leur est attribué. Derrière ces chiffres, ce test permet de détecter, par exemple, une personne aux mécanismes de lecture et d’automatisation potentiellement défaillants. Connaître l’origine de ces difficultés est primordial.
Pour se mettre dans la peau d’une personne dite « profilée », ou DDL (détectée en difficultés de lecture), Mme de la Haye a mis son auditoire en situation pratique. La consigne consistait à lire et comprendre un texte projeté à l’écran. Particularité : les mots étaient écrits dans le sens inverse de lecture (de droite à gauche). Alors… Facile ?
Les regards étaient concentrés. Certains lisaient inconsciemment à voix haute. Personne n’a eu le temps de lire la totalité du texte.
Cette lenteur indique que l’automatisation est encore en cours, rendant la compréhension défaillante. Les participants ont ainsi pris conscience que lire est une activité complexe lorsque l’on est « profilé ».
Définition des profils :
A partir de la correction immédiate de des tests réalisés en JDC, les résultats des 4 épreuves sont combinées et le jeune est "classé" dans l’un des 5 profils, 1,2,3,4,5 allant du moins bon au meilleur. (A noter que le profil 5 est divisé en 4, 5a, 5b, 5c, 5d du lecteur médiocre au lecteur efficace). Les profils 1 et 2 : difficultés sévères. Le profil 1 correspond aux jeunes qui ont échoué sur toutes les épreuves, ils sont en situation d’illettrisme ; le profil 2 regroupe les jeunes ayant un niveau très bas en mécanismes de lecture comme en vocabulaire. Les profils 3 et 4 : très faibles capacités de lecture. Les jeunes profil 3 étant davantage en difficulté avec les automatismes de lecture, ceux du profil 4 avec les connaissances lexicales.
Pour une analyse affinée sur internet : http://www.education.gouv.fr/cid58761/journee-defense-et-citoyennete-2013-des-difficultes-en-lecture-pour-un-jeune-francais-sur-dix.html
2. Redonner le goût à la lecture
« Plus on lit, mieux on lit. Moins on lit, moins bien on lit ». Cet « effet Matthieu » décrit en réalité la spirale de l’échec. Mme de la Haye a développé alors les méthodes d’apprentissage de la lecture et les outils d’aide pour « ne perdre personne en chemin ». Elle a parlé de phonèmes et de graphèmes, d’apprendre à lire par voie directe (par adressage) et indirecte (par assemblage pour lire mots nouveaux - par syllabes ou phonème). Les parents présents dans l’assistance ont pu se projeter immédiatement.
Place ensuite à un extrait du film « A la lettre » (réalisé par Marianne Bressy, disponible sur le site CRPD de Rennes), qui donne le ton des enjeux de la prévention de l’illettrisme. Gérard y témoigne de son parcours, du déclic qui lui a permis d’apprendre à lire et à écrire à … 35 ans. Comme quoi, il n’y pas d’âge pour apprendre !
