Je suis un professionnel engagé dans la démarche AEF après avoir été sensibilisé, et j’identifie de possibles situations d’illettrisme : j’ose rassurer, inciter, convaincre des parents à participer à des actions.

Vous souhaitez inviter une personne à participer à une activité sans être maladroit ou intrusif ; ne parlez pas immédiatement d'illettrisme avec les parents, évoquez des actions de soutien à la parentalité ou tout simplement la mise en place d'activités qui vous semblent pertinentes à proposer. Si vous sentez des parents hésitants, faites-leur prendre conscience de leurs savoir-faire existants !

Comme vous avez intégré la problématique à vos usages courants, que vous prenez des précautions langagières, vous n'hésitez pas à renouveler des temps d'informations pour toucher le plus grand nombre de parents.

Lire " la lettre aux médiateurs " rédigée par des apprenants de la Chaîne des savoirs qui précise les modes de communication adaptés.

Témoignage d'une formatrice : 

L’une des mères qui a participé à l’atelier m’a dit récemment : « Avant de venir dans l’atelier AEF, j’avais peur de me confronter aux autres et de l’image que je renvoyais. Et lorsque je suis venue à la journée de l’AEF « quand parents et enfants apprennent ensemble », ma fille ne voulait pas entrer ni participer aux ateliers. Je l’ai prise par la main, je lui ai raconté ma propre histoire face à cette peur, et nous avons fait les ateliers ensemble. Je n’ai plus peur aujourd’hui ! »

Je sais maintenant proposer une action pour inviter tous les parents. En veillant à proposer des activités cohérentes, non stigmatisantes pour les parents, je peux faire de l’AEF une action intégratrice, participative.

En effet, comme vous avez intégré la problématique à vos usages courants, vous prenez des précautions langagières, vous n'hésitez pas à renouveler des temps d'informations pour toucher le plus grand nombre de parents. Vous savez que la communication écrite ne suffit pas et doublez systématiquement par des échanges oraux informels.

Nous sommes là au cœur de la démarche : des parents sont mobilisés ou remobilisés grâce aux actions auxquelles ils participent. Ce peut être des actions relevant de l'accompagnement à la scolarité (CLAS), du soutien à la parentalité (REAAP), des activités culturelles. Le plus important est de faire en sorte que les activités proposées soient accessibles à tous.

Les parents comprennent souvent au fil des séances qu’il s’agit aussi d’une activité « pour eux » ; et pas seulement en lien avec leurs enfants. Au-delà de la seule problématique de l’illettrisme, les Actions Educatives
Familiales favorisent une meilleure connaissance des personnes accueillies, un lien de confiance est restauré.
Des personnes remobilisées, à qui on reconnaît des compétences, se sentent, de fait, réinvestis dans leur rôle parental. C’est bien souvent ce qui leur donne envie d’aller plus loin.

Des exemples d'activités que vous pouvez imaginer et mettre en œuvre :

- un temps consacré au jeu : 

Le jeu constitue un support particulièrement pertinent car il n’est pas perçu comme un objet scolaire et il peut ainsi susciter moins de réticences de la part de parents ayant un « passif » avec l’école et les apprentissages.
Le jeu de société est plus facile d’accès que l’objet livre, il permet d’éviter / de contourner dans un premier temps la relation avec l’écrit.

Lire la fiche action autour du jeu

- des goûters-lecture

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Lorsqu'ils ont été mis en confiance grâce ces activités, les parents peuvent formuler des attentes et des besoins spécifiques auxquels les équipes ayant oeuvré sur ces mêmes activités doivent pouvoir passer le relais en apportant une réponse de formation.