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Pascal Koelf : "avec ce stage j'ai repris la motivation..."

Pascal Koelf témoigne de son parcours de formation lors de la Journée Nationale : Illettrisme et Emploi, qui s'est déroulée le 29 mars 2011.

"Mon projet professionnel a été ma vraie motivation. J'ai voulu évoluer pour être moniteur cuisine pour atelier dans un centre pour handicapés, dans lequel je  travaille depuis 20 ans. Lorsque j’ai voulu faire ce stage, mes collègues m’ont dit « Tu vas te casser le nez. Pour les tests que tu veux faire il y a un texte d’une dizaine de lignes à rédiger et tu ne peux pas ici nous laisser des consignes par écrit. Tu devrais passer une remise à niveau ». Pour l’instant, je n’ai que des dates à écrire, des noms sur les étiquettes mais si je veux progresser et passer ce diplôme, j’aurai des réunions avec les stagiaires, avec la direction, j’aurai des comptes-rendus à écrire. C’est à cause de l’écrit que j’ai raté mes examens, ça passait très bien à l’oral, mais j’étais toujours recalé à l’écrit, pour mon CAP par exemple.

J’ai suivi grâce à l’ARFOG une première formation. 150 h, ça ne suffit pas toujours, je demande aujourd’hui le renouvellement. J’ai d’ailleurs repoussé un peu mon stage pour être prêt. Mon accompagnatrice, la tutrice qui travaille au sein de mon centre, m’aide beaucoup dans cette période de transition. C’est bien d’avoir une roue de secours, savoir que cette personne, avec l’appui d’UNIFAF, a du temps à nous accorder, qu’on peut l’appeler en cas de besoin. Et entre les deux formations, j’ai demandé à ma formatrice de me donner des « devoirs », pour travailler les choses que je n’ai pas comprises, ou les choses que je ne veux pas oublier. Avec ce stage, j’ai repris la motivation :pour faire un autre travail, découvrir autre chose, avoir un peu d’augmentation.
En participant à la rencontre du 29 mars avec la Ministre, j’ai voulu passer des messages : par exemple dire que l’on n’est pas toujours remplacé lorsqu’on entre en formation, contrairement à ce qui est dit parfois. J’ai dû mettre les bouchées doubles pour qu’en mon absence, mon travail ne retombe pas sur mes collègues. Cette situation de difficulté avec l’écrit m’a mis beaucoup de bâtons dans les roues, notamment quand je cherchais du travail. Auparavant, on changeait de travail plus facilement, aujourd’hui, on demande toujours plus de diplôme, de traces écrites, la situation se durcit.

C’est ce que j’ai voulu dire le 29 mars. C’était important pour moi de témoigner moi-même, car c’est le côté tabou de l’illettrisme qui est difficile. Moi ça ne m’empêche pas d’en parler mais d’autres personnes se cachent et travaillent seules, tard le soir dans la cuisine pour réapprendre, par honte. Pourquoi ne pas en parler ? Il n’y a pas à avoir honte. Je ne peux pas prendre le risque de me retrouver au chômage, de le taire. Tant qu’on n’arrivera pas à délier les langues, on n’y arrivera pas. Si les femmes travaillent, votent, c’est parce qu’elles se sont battues pour ça, mobilisées. Il faut que plus de gens concernés parlent.

J’ai fait un bon chemin, mais il reste des choses à faire pour mieux offrir ce type de chemins à d’autres. Cela prouve bien qu’en étant illettré, on peut progresser."

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